Geluck, l’échappé belge

Tout le monde croit connaître Philippe Geluck. Sauf que, trop souvent, c’est son célèbre Chat que l’on voit à travers lui. Une démarche toute différente adoptée par le film écrit et réalisé par Olivier Monssens qui, se tenant à une certaine distance du félin, s’est en revanche frotté à l’homme et immergé dans l’univers personnel et le vécu de Geluck. Avec un double but. Celui d’une part de comprendre ce qui a « fabriqué » l’être et l’artiste, à savoir une famille communiste dont le père, avant d’être distributeur de film de l’Est, fut caricaturiste de presse et dont le frère aîné, Jean-Christophe, deviendra graphiste ; une femme, essentielle dans la vie et la carrière de Geluck et avec qui, comme le dit un témoin, il a « construit son empire », et des enfants, véritables piliers de son existence. Celui d’autre part d’éclairer les relations parfois complexes que Philippe entretient avec la Belgique… et inversement ! Et ainsi de dénouer les malentendus qu’ont pu générer sa réussite et sa montée en puissance en France il y a une quinzaine d’années, jamais vraiment dissipés. Un documentaire qui revient aussi sur quelques grands moments télé et radio (de savoureuses archives à la clé), que pimente évidemment l’humour de Geluck et qui se nourrit des confidences et de la franchise de ses proches (sa femme Dany, ses enfants Lila et Antoine et son frère Jean-Christophe) et de ses amis Patrick Chaboud, Gérard Miller, Jean Teulé, Jacques Mercier ou Jean-Pierre Coffe.